Les positions de l’AFQ

© Dave Cherry

© Dave Cherry

(Dans ce document, le masculin englobe les deux genres et est utilisé pour alléger le texte)

L’Association de fauconnerie du Québec affiche clairement les positions suivantes qu’elle défend et présente comme son Credo. Il est entendu que les membres qui souhaitent rejoindre l’AFQ adhérent de facto, dans les principes, aux points de vue généraux présentés selon les rubriques ci-dessous :

  • Apprentissage de la fauconnerie

  • Activités commerciales

Effarouchement

Centres de démonstration

Centres de formation

  • Prélèvement d’oiseaux de proie pour la fauconnerie

  • Révision de la réglementation québécoise afférente à la pratique de fauconnerie

  • Actions de conservation des rapaces

  • Association de chasseurs au vol uniquement

 

Apprentissage de la fauconnerie

Depuis le début des années ’90, plusieurs fauconniers, dont les fondateurs de l’AFQ, soutiennent le système d’apprentissage qui consiste en une collaboration entre un apprenti-fauconnier et un fauconnier, visant à correctement instruire le novice dans la connaissance de l’art de la fauconnerie. Bien qu’il existe des manuels de fauconnerie, des centres de formation, des vidéos, l’Internet, etc., notre position est que l’apprentissage – sous la forme d’un mentorat – est la méthode indiquée pour apprendre, véritablement, les techniques de la chasse au vol.

En fait, d’après nous, rien ne peut remplacer cette relation entre l’apprenti-fauconnier et le fauconnier-mentor.

Aux USA, ainsi que dans certaines provinces canadiennes, ce mode d’apprentissage est obligatoire (mentorat et examen écrit), et nous sommes de l’avis qu’il doive en être de même au Québec. Ce système a fait plus que ses preuves, et procure, à nos yeux, la seule garantie qui puisse permettre à l’apprenti de démarrer son insertion dans le merveilleux mais difficile monde de la fauconnerie de la façon la plus appropriée possible, et ce de manière encadrée, il va de soi.

Et selon nous, l’apprenti-fauconnier, ainsi supervisé, se trouve correctement encouragé et augmente significativement ses chances d’adopter, au final et durablement, l’art de la fauconnerie, sans parler, et cela n’est pas à négliger, que cette méthode demeure la plus sûre afin d’assurer le bien-être de l’oiseau de l’apprenti.

Bien entendu, cette disposition engage l’association dans la disponibilité de ses membres pour s’inscrire dans une relation de mentorat avec les apprentis-fauconniers membres qui en font la demande. En cohérence avec sa position, à travers ses membres en ayant la capacité, l’AFQ se fait un devoir d’accompagner les apprentis-fauconniers, car l’association croit fermement que cette responsabilité est primordiale, que l’apprentissage avec mentorat est l’une des solutions pour le réel développement de la fauconnerie au Québec. Cependant, tout comme dans les autres juridictions d’Amérique du Nord, il demeure que trouver un mentor n’est pas une tâche facile, et il revient premièrement à l’apprenti-fauconnier de démontrer sa réelle motivation.

En fait, et cela nous semble pourtant évident, notre avis est que l’absence d’un système obligatoire d’apprentissage de la fauconnerie au Québec est en grande partie responsable du très faible nombre de fauconniers licenciés détenteurs d’un permis de chasse à l’aide d’un oiseau de proie que l’on retrouve aujourd’hui au Québec, quelques neuf ans suite à la légalisation de la fauconnerie dans la Belle Province.

Bien entendu, il ne faut pas ici confondre ce système de mentorat, que nous soutenons ardemment, avec le permis « d’apprenti-fauconnier » tel qu’inscrit dans la réglementation québécoise actuelle. En effet, ce permis, dans les faits, se trouve à être, ni plus ni moins, qu’une autorisation de garde en captivité d’oiseaux de proie, et n’a rien à voir avec l’apprentissage tel que réalisé chez nos voisins d’Amérique du Nord.

L’AFQ s’emploiera à promouvoir et à défendre, auprès du législateur, le mentorat obligatoire qui nous apparaît incontournable pour l’émancipation véritable de la fauconnerie en sol québécois.

 

Activités commerciales

La fauconnerie est un art de chasse. Le lecteur est référé à la définition de la fauconnerie donnée par la NAFA (l’AFQ étant affiliée à cette organisation) et l’IAF à laquelle l’AFQ s’aligne sans équivoque. Notre opinion à ce propos est limpide : il n’y pas de « fauconnerie sportive » (il s’agit ici d’un fâcheux pléonasme – la fauconnerie étant justement un sport de chasse), pas plus qu’il n’y ait une « fauconnerie professionnelle » ou de « fauconnerie commerciale ». Il n’y a que la fauconnerie – la chasse au vol, point.

Pour rappel, la fauconnerie, c’est la capture de gibier dans son milieu naturel à l’aide d’un oiseau de proie entraîné.

Nous sommes de l’avis qu’il faille, une fois pour toute, éviter de mélanger les genres, et de tout faire pour établir une distinction nette entre la chasse au vol, et les activités mercantiles qui emploient des techniques tirées de la fauconnerie, qui utilisent des oiseaux de proie pour ce faire.

Pour conclure ce préambule, il importe que la chasse au vol, et en première position notre association qui en fait la promotion, garde ses distances avec les activités « professionnelles », qui n’ont rien à voir avec la fauconnerie, et au travers desquelles se jouent une concurrence commerciale qui ne concerne pas les chasseurs au vol. Alors que ces activités à caractère pécuniaire, par ailleurs, peuvent également être la source de dérives qui, pour certaines, ont malheureusement été recensées par le passé, et qui ont malheureusement le potentiel, par ricochet, de gravement entacher le développement de la fauconnerie – la chasse au vol – au Québec.

Effarouchement

Il s’agit ici d’un mode de gestion de la faune, visant à contrôler les risques et nuisances aviaires sur les pistes des aéroports, les sites d’enfouissement et décharges, les plages et réservoirs, les bâtiments publics, etc. En plus de moyens pyrotechniques, sonores, de l’utilisation de chiens, etc., des oiseaux de proie sont également utilisés, selon des techniques de conditionnement empruntées à la fauconnerie, pour faire fuir les oiseaux nuisibles.

Bien évidemment, il ne s’agit pas ici de fauconnerie, et, dans ce contexte, il n’est ainsi pas convenable que dans les émissions de télévision et autres, il soit courant que les agents de gestion de la faune se présentent en tant que « fauconniers ».

Nous, à l’AFQ, déplorons le fait que cette activité commerciale – l’effarouchement – soit le plus souvent, et malencontreusement, au niveau du public, confondue avec la fauconnerie, et nous estimons que les principaux responsables de ce lapsus sont ceux-là même qui s’affichent comme « fauconniers » dans leurs publicités et dans les reportages traitant de ce type de gestion du risque aviaire et autres nuisances. En fait, cette navrante confusion, en plus de mélanger les gens, n’a certainement pas aidé au développement de la fauconnerie au Québec, contrairement à ce que certains pourraient croire – bien au contraire.

Centres de démonstration

Bien que présentant, sans aucun doute, un caractère éducatif, il demeure qu’il s’agit principalement de spectacles animaliers adressés au grand public, présentant, au final, des oiseaux de proie exécutant des « prouesses ». Il s’agit d’une activité commerciale qui là encore emprunte à la fauconnerie des techniques de conditionnement.

Pas plus que pour l’effarouchement, nous sommes très loin ici de la fauconnerie, et nous ne comprenons pas pourquoi les promoteurs de cette activité commerciale s’affichent couramment en qualité de « fauconniers ». De nouveau, cette situation alimente la confusion qui règne chez le public et même parmi les gestionnaires de la faune gouvernementaux qui n’arrivent plus à s’y retrouver.

En d’autres termes, aujourd’hui au Québec, dans l’esprit de monsieur et madame tout-le-monde, la « fauconnerie » – ce sont les faucons repoussant les goélands hors des dépotoirs ; ce sont les buses qui se font prendre en photo sur le poing des enfants après les exhibitions… Nous estimons que ceux qui galvaudent ainsi le terme « fauconniers » sont les premiers responsables de cette méprise et, comme mentionné plus haut, contribuent à faire perdurer ces malentendus, au détriment du développement de la fauconnerie au Québec, la chasse à l’aide d’un oiseau de proie.

Centres de formation

En lien avec la section plus haut consacrée à notre vision de l’apprentissage, l’AFQ n’est pas de l’avis que les initiations/introductions à la fauconnerie proposées par les centres de formation peuvent se substituer à la relation à long terme de mentorat qui pour nous est la formule adaptée à la formation d’un apprenti-fauconnier. Comme souligné plus haut, l’AFQ défendra sa position vis-à-vis du ministère afin que l’apprentissage, selon la méthode de mentorat, soit obligatoire au Québec, comme cela est le cas dans la majeure partie de l’Amérique du Nord.

Dans ce contexte, il sera directement proposé aux personnes intéressées par la fauconnerie qui approcheront l’AFQ de devenir membre « apprenti » de l’association (non-votant / voir l’onglet Membership) et de s’engager dans un apprentissage auprès d’un fauconnier licencié membre, et ce afin d’aller obtenir son permis de fauconnier émis par le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) [et de devenir ensuite membre votant de l’AFQ].

 

Prélèvement d’oiseaux de proie pour la fauconnerie

L’AFQ considère, bien évidemment, que le prélèvement durable d’oiseaux de proie en nature forme une composante fondamentale de la fauconnerie. Les membres de l’association sont foncièrement de l’avis que l’émancipation de la fauconnerie au Québec – l’art de la chasse au vol – ne pourra se réaliser qu’une fois cette pratique, pourtant permise à l’ensemble des fauconniers nord-américains, sera légiférée par le MFFP au bénéfice des chasseurs au vol québécois.

En d’autres mots, sans le « wild-take », la fauconnerie vivotera toujours au Québec… Partout en Amérique du Nord, la fauconnerie a pris son réel essor avec la prise en nature. En fait, dans le contexte nord-américain, nous n’avons pas connaissance de provinces/états où la chasse au vol a pris véritablement ses marques, a connu un authentique épanouissement, sans l’accès à cette composante primordiale de l’art de la fauconnerie.

À l’AFQ, nous n’abondons surtout pas dans le sens de ce que certains avancent, à savoir qu’au Québec, « nous ne serions pas prêts » pour le wild-take, et j’en passe. Cette affirmation, des plus condescendantes par ailleurs, est parfaitement inacceptable, alors que dans toutes les juridictions nord-américaines où le prélèvement en nature est légal (partout en Amérique du Nord, sauf au Québec pour rappel), il n’a pas été « attendu » que les fauconniers soient prêts pour cette composante fondamentale de la fauconnerie, alors que c’est exactement le contraire qui s’est produit dans ces états/provinces : la prise en nature a bonifié la pratique de la fauconnerie, et a permis à la communauté fauconnière d’élever ses standards ! C’est à croire que ces détracteurs, en plus de voir le contexte par le mauvais bout de la lorgnette, défendrait plutôt un agenda non-avoué.

Pour rappel, la fauconnerie, Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO), l’un des plus vieux sports de chasse au monde, existe depuis plusieurs millénaires. Tout ce temps, les fauconniers ont prélevé leurs compagnons de chasse dans la nature. Cela ne fait même pas 50 ans que les oiseaux de proie sont régulièrement reproduits en captivité, et cet exploit avait pour but initial de rétablir les populations du Faucon pèlerin en Amérique du Nord et en Europe. En aucun cas, sur le plan conceptuel, il n’avait jamais été prévu que la reproduction en captivité était là pour se substituer au wild-take… Cela fait plus de quatre mille ans que la fauconnerie se pratique à partir d’oiseaux sauvages, et ce n’est pas aujourd’hui, même si les techniques de reproduction des rapaces sont maîtrisées, que cette pratique traditionnelle doit cesser, que nous soyons « prêts » ou pas… (sic) !

En outre, sur ce point, et pour être complet, le fait qu’au Québec, les fauconniers n’aient d’autre choix que de payer des oiseaux élevés en captivité, de débourser des sommes parfois appréciables pour acquérir des rapaces, alors que ces oiseaux de proie ne sont pas menacés dans la nature, rebute plusieurs à se consacrer à la fauconnerie. Pour de nombreux aspirants à la chasse au vol, le fait d’être obligé de payer un oiseau proie constitue un frein pour pratiquer la fauconnerie au Québec (que ce soit sur le plan économique ou idéologique).

Ainsi, l’AFQ a communiqué au MFFP la vision de son membership concernant le prélèvement d’oiseaux de proie en nature, ressource renouvelable d’espèces non-menacées, et entend bien faire en sorte que les intérêts des fauconniers membres de l’association soient pris en considération par le Gouvernement du Québec. À cet effet, il est à noter que l’auteur correspondant du mémoire « Prélèvement durable d’oiseaux de proie en nature pour la fauconnerie au Québec » (G. Rondeau & C. Morin, 2016) est l’un des membres-fondateurs de l’AFQ.

En effet, d’après nous, le fait que la légalisation de la fauconnerie, en 2008, ait été permise sans le prélèvement d’oiseaux de proie en nature, explique certainement une large part de la situation qui prévaut actuellement, à savoir que nous soyons si peu nombreux à chasser avec nos oiseaux, que nous soyons encore et toujours si peu de fauconniers au Québec, et ce, neuf ans après la légalisation « partielle » de la fauconnerie…

 

Révision de la réglementation québécoise afférente à la pratique de fauconnerie

Aujourd’hui, il va sans dire que LA croisade des fauconniers membres de l’AFQ se concentre sur la demande relative au prélèvement en nature d’oiseaux de proie pour la fauconnerie, en fonction de la révision en cours de la réglementation sur les animaux en captivité initiée par le MFFP (voir ci-dessus).

Toutefois, sur le plan général, tout un chacun peut aisément reconnaître que les sections afférentes à la réglementation québécoise actuelle touchant la fauconnerie, édictées en 2002 et 2008, ne sont pas vraiment adaptées à nos activités. De un, il est peu logique et même inapproprié que les principales règles régissant la fauconnerie, activité de chasse, soient logées au sein de la réglementation encadrant la garde des animaux en captivité. Ensuite, et de deux, selon la réglementation en vigueur, il est insensé que la personne qui désire garder un oiseau de proie en captivité, pour une raison ou une autre, et, il sied de le préciser, le plus souvent pour autre chose que la fauconnerie, doit forcément demander un permis « de fauconnier » (ou « d’apprenti-fauconnier »)… En outre, il n’est pas logique que le chasseur au vol qui remplit les critères et qui désire se faire reconnaître en tant que fauconnier licencié, donc qui souhaite se prémunir d’un permis de fauconnier, doive normalement indiquer où son oiseau de proie sera installé, alors qu’il est possible qu’à ce moment, pour diverses raisons, le demandeur du permis n’envisage pas automatiquement d’avoir un rapace en sa possession (il peut être, par exemple, amené à voler l’oiseau d’un confrère). Ce qui revient à confirmer que le permis dit de « fauconnier » en est un, dans les faits, de « captivité », et non une reconnaissance de capacités de réaliser la fauconnerie, la chasse au vol (comme pour le Certificat du chasseur à l’arme à feu ou à l’arc/arbalète).

Même les gestionnaires de la faune du MFFP qui délivrent ces permis, pour les différents cas de figure qui peuvent se présenter, en perdent parfois leur latin.

La réglementation actuelle qui « régit » la fauconnerie au Québec est très différente de celles normalement retrouvées dans les autres juridictions nord-américaines. Notre cas est unique – et il faut avouer que ces règles ne sont pas réellement adaptées à l’encadrement, et au développement, de la chasse au vol, et que notre activité bénéficierait d’une révision de fond de la réglementation nous concernant.

Une chose est certaine, des suggestions réglementaires qui avaient été formulées au ministère au début des années ’90, aucune n’a été retenue par le gouvernement québécois en 2002-2008. Alors que le modèle de cadre juridique proposé, celui de la Colombie-Britannique (et de l’Alberta) constituait pourtant un exemple à suivre en tout point… Encore aujourd’hui, ce cadre demeure un exemple en la matière.

C’est certain que le réflexe serait de dire, qu’à ce stade, cela ne vaut pas la peine « de brasser ces affaires » – que la réglementation actuelle n’est pas parfaite / mais que l’on s’en accommode bien depuis lors. Mais justement, depuis neuf ans, où en est la fauconnerie au Québec… ? Plusieurs facteurs, on l’a vu ci-dessus, participent au fait que la fauconnerie peine à décoller dans la province, mais, à l’AFQ, nous croyons que les lacunes affichées dans la réglementation qui nous encadre peuvent aussi expliquer une part significative de la situation peu reluisante qui caractérise le faible nombre de pratiquants de notre art de chasse, depuis la légalisation de la fauconnerie au Québec il y a quasiment une dizaine d’années.

En ce qui concerne l’AFQ, nous sommes de l’avis que le jeu en vaut la chandelle. Le modèle légal employé par la plupart des autres juridictions canadiennes a fait ses preuves, et permet le développement de la fauconnerie dans ces provinces, au sein d’un cadre constructif et dynamique, et ainsi donc, des efforts seront déployés pour faire en sorte que le ministère, déjà, corrige les aberrations les plus évidentes qui se trouvent au sein de la réglementation actuelle (ex. le terme « fauconnier » utilisé à tout vent) et envisage d’améliorer le cadre juridique à travers lequel la fauconnerie, au Québec, aura les meilleures chances d’épanouissement.

 

Actions de conservation des rapaces

L’AFQ envisage également de se démarquer dans le domaine de la conservation par la mise en place d’un programme de baguage des rapaces. Les contacts sont déjà en cours pour inscrire cette activité de science citoyenne au sein des structures impliquées dans ce secteur en Amérique du Nord, et pour obtenir les permis idoines en la matière.

Étant focalisée sur les oiseaux de proie (fauconnerie), et en respect des objectifs décrits dans ses statuts, l’intérêt et le choix de l’AFQ pour la conservation des rapaces québécois semblent aller de soi.

En effet, l’AFQ, en tant qu’association, souhaite, de par ses statuts, se consacrer à la conservation des rapaces. Prenons l’exemple du Club des bécassiers du Québec : Au printemps, à l’aide de leurs chiens de chasse, (i) Suivi des populations de la Bécasse d’Amérique (baguage des poussins – Service canadien de la faune) et, toujours au printemps en employant leurs chiens, (ii) Détection des territoires de la Perdrix grise (MFFP). Individuellement, certains membres de l’AFQ sont engagés dans des actions de conservation, mais aucune activité n’est réalisée au nom et par l’AFQ. Des membres, individuellement ou sous la bannière de l’AFQ, peuvent concourir au conditionnement d’oiseaux de proie soignés, mais au final, le crédit ira toujours et principalement à la clinique de réhabilitation, et peu aux fauconniers. Pareillement, des membres, individuellement ou sous la bannière de l’AFQ, peuvent réaliser de l’éducation environnementale dans les classes du primaire/secondaire, ce qui est très valable, mais cela demeure une activité plutôt banale.

Il importe que le MFFP reconnaisse une « valeur ajoutée » à notre organisme dans le domaine de la conservation, alors que l’AFQ s’affiche comme une structure spécialisée sur les oiseaux de proie. Afin d’être pleinement pris en considération par le ministère, et dans le but de se faire accepter et respecter des autres acteurs du milieu, et surtout par les détracteurs de la fauconnerie, il faut que l’AFQ intervienne dans le domaine de la conservation sur un terrain, à travers l’expertise de ses membres et sympathisants, qu’elle maîtrise de manière spécifique (et unique). Bien évidemment, il est question ici d’activités « volontaires et bénévoles » opérées par un organisme à but non lucratif.

Ceci étant, des membres de l’AFQ peuvent bien évidemment aussi réaliser des activités de baguage des rapaces de manière individuelle, mais l’idée ici est la mise en place d’une station de baguage (dans le couloir fluvial migratoire printanier des rapaces au niveau du Fleuve Saint-Laurent) qui sera installée et opérée par l’association, et tant que contribution de l’AFQ à la conservation des rapaces du Québec. Comme mentionné ci-dessus, pour que l’AFQ soit pleinement prise en considération, en tant que l’organisme par excellence ayant véritablement à cœur la préservation des rapaces au Québec, il importe qu’elle s’engage concrètement dans les actions de conservation.

 

Une association de chasseurs au vol uniquement

D’emblée, soulignons de nouveau que l’AFQ est un regroupement de chasseurs – une association de fauconnerie, et qu’elle est affiliée à la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) et auprès de la NAFA. Ces dernières étant purement des organisations de chasseurs.

On peut toutefois s’interroger – pourquoi avoir créé une association strictement composée de chasseurs au vol (de fauconniers licenciés) ? Cela peut paraître restrictif ou même exclusif. En fait, il s’agit d’une décision mûrement réfléchie car notre avis est qu’il existe d’autres plateformes, formelles et informelles, qui regroupent des fauconniers, des aspirants fauconniers, des commerciaux et des sympathisants de la fauconnerie, etc. L’expérience a toutefois démontré que ce schéma n’a pas été garant d’un réel développement de notre art de chasse.

Nous croyons qu’il est temps, tout comme pour un club de tir, ou pour une association de chiens de chasse, que les fauconniers, les chasseurs au vol, se regroupent en tant que pratiquants, en tant que parties prenantes, notamment afin de faire front dans le but d’être entendus par le gouvernement, par le ministère qui délivre les permis aux fauconniers licenciés.

Nous sommes de l’avis que l’AFQ, regroupant ainsi uniquement des fauconniers licenciés, sera mieux à même d’être pleinement consultée par les autorités gouvernementales, et les partenaires du milieu, en tant que regroupement de bénéficiaires directement affectés par les politiques mises en place par le ministère en charge de la faune et de la chasse, pour tout ce qui touche à la fauconnerie.

Ceci étant, ce n’est pas pour dire que les chasseurs au vol qui sont également des acteurs commerciaux ne sont pas les bienvenus à l’AFQ, mais, dans le but d’éviter les apparences de conflits d’intérêts, et de maintenir notre caractère purement chasse vis-à-vis notamment du ministère et de nos partenaires, la présence des « professionnels » au sein du Conseil d’administration de l’AFQ, ceux qui exploitent des oiseaux de proie pour des activités commerciales, sera limitée à un siège. Cette disposition statutaire ne vise à exclure qui que ce soit, mais chacun comprendra que l’AFQ est une organisation de chasse, un regroupement de chasseurs au vol, et qu’elle doit se présenter en tant que telle, en faisant le maximum pour éviter d’afficher des situations potentielles conflictuelles (envers son membership et vis-à-vis des partenaires externes). Par ailleurs, cette mesure vise aussi à maintenir un canal d’échange avec les membres de l’association qui sont également impliqués dans des activités commerciales employant des oiseaux de proie.

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En conclusion, et bien évidemment, chaque fauconnier possède sa vision ou son avis sur différents points touchant notre sport de chasse et son futur (hybrides, aigles, strigidés, espèces exotiques, imprégnation, etc.), ce qui est parfaitement normal dans un mouvement associatif et cela contribue, comme il se doit, aux échanges d’idées et à l’avancement des dossiers. Toutefois, dans le but de démarrer l’association sur une fondation solide et sans équivoque, il importe, comme mentionné au début de cette section, de préciser que les membres qui adhèrent à l’Association de fauconnerie du Québec se reconnaissent dans les principales positions exprimées ci-dessus, présentées de manière globale, opinions générales touchant des points fondamentaux relatifs à la chasse au vol à partir desquels l’AFQ va bâtir et déployer ses actions et sa stratégie visant le véritable développement de la fauconnerie sur la scène québécoise.